Jour 1 – Aujourd’hui, j’ai envie de tout arrêter. Partir. Lâcher l’école à la maison. Laisser tout le monde se débrouiller. Est-ce que c’est ça, la solution ? Partir et laisser le monde mariner ? Je ne crois pas qu’il y ait de solution miracle. Celle-là, je ne l’ai jamais essayée. Peut-être devrais-je ?
G. n’a rien fichu de la journée, mon chum me reproche grosso modo d’être une mauvaise mère. Petite M. crie et se plaint en rentrant de l’école. Voilà la journée. Perdue, gâchée.
Jour 2 – J’ai discuté avec petite M., qui se lève sans envie d’aller à l’école. Encore une fois, oui, elle est la seule à sortir de la maison. Elle sera seule à l’école sans son frère. Mais cette fois, elle s’exprime : elle n’est pas désagréable. Je l’écoute.
Je lui dis que je la comprends. Que moi aussi, j’ai trouvé ça difficile de me lever ce matin. Que moi aussi, j’aurais trouvé ça difficile que mon frère reste à la maison tandis que moi, je dois sortir dans la pénombre et le froid pour me rendre à l’école à l’extérieur. Qu’il fait sombre, parce qu’on n’a pas encore changé d’heure. Que les matins seront plus lumineux dans 3 jours.
G., de son côté, n’attend qu’une chose : son cours de codage Minecraft. Nous n’avons pas reparlé hier soir. Nous sommes restés chacun dans notre coin. Il s’est débrouillé. A lavé ses dents, éteint sa lumière, s’est couché. Je reconnais que là-dessus, il s’est grandement amélioré. Il est même passé d’un stade à l’autre. De couchers impossibles à des couchers autonomes et sans chichis. Il faut savoir reconnaître les bons coups.
Je profite de son cours de codage retardé d’une heure pour parler avec lui : est-ce qu’un calendrier hebdomaire l’aiderait ? Je lui montre un exemple sur Excel.
« Bof, je sais pas. On le suit jamais ». (on a en a fait de multiples, auxquels on a toujours amené des ajustements car certains trucs ne fonctionnaient pas dans la réalité… Tourette tsé…).
Je lui dis qu’on va essayer. Il n’y a rien de mal à échouer. Je lui dis aussi que je vais lui lire un livre qui explique le syndrome Gilles de la Tourette. Je commence la lecture avant son cours de codage. Il pose des questions. C’est bon signe.
Le codage commence. Je vais pouvoir créer le squelette dudit calendrier hebdomadaire. Pour les 7 semaines qui nous séparent de Noël. Je sais qu’il ne pourra pas à le faire d’un bout à l’autre, alors je m’occupe du contour. Lui remplira les cases selon ce qui lui semble réaliste. Je veux voir s’il fonctionne mieux avec un aperçu visuel des travaux à accomplir chaque jour, versus son temps libre.
Ensuite, nous filons chez l’ostéopathe. Il s’endort durant le soin. Je suis heureuse qu’il reçoive le soin de manière apaisée. Les vendredis, c’est trente minutes d’ergothérapie. Les lundis, mardis et jeudis, trente minutes d’orthopédagogie. Je multiplie différentes approches depuis qu’il est capable de recevoir des soins à l’extérieur de la maison. Par tranche adaptée d’une demi-heure.
… Jour 2 – finalement, aujourd’hui, ça va mieux…


Laisser un commentaire