On avance

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Depuis le mois d’octobre chaque semaine, G. rencontre une ergothérapeute ainsi qu’une orthopédagogue. Je ne suis plus seule. G. accepte de recevoir le soutien d’autres adultes. Je suis rassurée : s’il accepte finalement ce soutien à presque 9 ans, j’ai la conviction qu’il retrouvera à l’âge adulte la démarche de se faire accompagner par d’autres quand le besoin s’en fera sentir. Et ça, à mes yeux, c’est un point gagnant. Il ne faut pas qu’il se retrouve seul dans sa tête et dans son corps. Il est son propre ennemi. Nous le sommes tous, j’imagine. Mais lui plus que d’autres …

Comprendre que l’autre ne le jugera pas, mais l’aidera. Comprendre que s’il se sent mal à l’aise, il peut le dire et partir. Comprendre que tout le monde ne sera pas à-même de l’écouter et de le soutenir, mais que ce n’est pas pour cela qu’il faut cesser toute recherche de thérapeutes ou de médecins compétents pour répondre avec lui à ses besoins du moment. Ne pas baisser les bras. Pas trop longtemps.

On avance. Malgré les chemins sinueux empruntés, on avance.

J’ai parfois mes propres doutes sur la progession effectuée. Sur la pertinence d’être là où nous sommes aujourd’hui. Mais cela ne dure pas. Je dois continuer à faire confiance au temps long. Je dis bien le temps long : les mois, les années. J’ai dû changer mon unité de mesure du temps pour G.. J’allais trop vite.

Ma plus grande peur pour lui ces deux dernières années en termes de progrès scolaire et d’insertion sociale a été celle de la non acquisition de la lecture et de l’écriture. Angoisse. Comment vivre perdu au milieu de tous ces mots ? Comment survivre sans avoir accès au mode de communication de ses propres congénères ?

G. commence à lire quelques lignes : 3, 4, 5, parfois 6 les très très bons jours. Et je jubile.

On avance. On tient les mots. On tient la route.

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bienvenue sur mon blogue

Je m’appelle Perrine. Mon plus grand vit avec le syndrome Gilles de la Tourette et une panoplie de rayons de soleil : TDAH, TOP, TDC, TEI, dyslexie, trouble anxieux. Sur cette page, je partage mes hauts et mes bas. Je me sens parfois seule dans cette réalité. Je souhaite, par le biais de ce blogue, réduire l’immense vide que d’autres parents d’enfants Tourette ressentent parfois (trop souvent) autour d’eux.